L’humusation, une proposition alternative écologique en matière funéraire

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L’humusation, une proposition alternative écologique en matière funéraire

Depuis quelques années, des particuliers en Belgique et en France défendent un usage naturel de la décomposition du corps humain après sa mort afin de créer un humus fertile. S’inscrivant dans la volonté actuelle de préservation de l’environnement, cette méthode, pour le moment à l’étude, pourrait révolutionner nos pratiques funéraires.

Qu’est-ce que l’humusation ?

L’humusation est une méthode mise au point en Belgique qui vise à utiliser de manière maîtrisée les micro-organismes présents dans la première couche du sol pour transformer le corps des défunts en humus.

Tout comme on se sert de la décomposition des déchets organiques pour fabriquer du compost, l’humusation est destinée à permettre au corps de revenir à la terre pour produire un terreau sain et fertile.

L’humusation se présente comme une alternative écologique aux pratiques funéraires classiques que sont l’inhumation et la crémation.

Cette méthode n’est pour l’instant autorisée dans aucun pays et non plus en France où il est interdit, pour des raisons sanitaires et morales, d’inhumer une dépouille mortelle à même la terre.

 

Quelle est la philosophie et quels sont les principes de l’humusation ?

Les personnes qui défendent l’humusation sont mues par une préoccupation écologique et la volonté de s’inscrire dans le cycle naturel de la vie. Pour elles, le retour à l’état organique du corps humain n’est pas tabou et le processus de décomposition dans un milieu végétal est plus sain, concourt à nourrir la nature et à régénérer les sols.

L’humusation est vue comme un processus de remise à la terre naturel, durable et respectueux du défunt. Elle défend le cycle complet de transformation du corps en douceur.

Les partisans de l’humusation dénoncent également la pollution engendrée par les pratiques funéraires classiques : les cimetières sont engorgés, pollués par les matières utilisées pour les constructions funéraires, ouvrages dont l’empreinte carbone est croissante, et les sols absorbent les produits utilisés en thanatopraxie.

L’incinération est aussi décriée car elle consomme des énergies fossiles et contribue à la pollution de l’air.

Au positionnement écologique s’ajoute un argument économique : l’humusation serait meilleur marché que les pratiques classiques. L’humusation apporterait aussi une solution au problème de démographie croissante qui implique d’envisager à court terme des solutions funéraires novatrices.

Enfin, la valeur symbolique des rites funéraires serait préservée. Un hommage pourrait être dit lors de l’installation de la dépouille mortelle sur le lit végétal, et une stèle funéraire pourrait marquer l’emplacement où le corps du défunt est transformé.

 

Quel est le procédé ?

Le procédé d’humusation consisterait à placer le corps du défunt enveloppé d’un linceul biodégradable sur un lit végétal composé de matières végétales broyées (bois d’élagage, paille, feuilles, argile) et de le recouvrir de ce mélange. L’humusation se ferait donc hors sol, dans un espace dédié et sécurisé.

En une année, la dépouille mortelle serait transformée en un mètre cube d’un humus riche, sain et fertile qui servirait à nourrir les terres appauvries. Un seau de cet humus contenant la pousse d’un arbre serait remis aux proches pour fertiliser un jardin du souvenir.

 

Qui serait en charge de l’humusation ?

Les partisans de l’humusation prônent une formation solide des futurs « humusateurs » et une législation encadrant le procédé. Nous pouvons imaginer que les entreprises de pompes funèbres intègreraient cette pratique à leurs services, au même titre que l’organisation d’obsèques ou de crémations, ou bien qu’elles sous-traiteraient la partie liée à la surveillance de la décomposition et à l’utilisation du compost.

Se pose alors la question du lieu d’humusation, et par extension celle de la responsabilité de l’humusation.

En effet, si le législateur décidait que les lieux d’humusation sont soumis à la même législation que les cimetières, ils relèveraient alors de la gestion communale et seraient placés sous la responsabilité directe du maire.

 

Initiative farfelue ou alternative funéraire sérieuse ?

La mise en compost du corps humain après la mort pose de facto des questions sanitaires et éthiques.

Si la mouvance écologique de préservation de notre environnement et la volonté d’adopter le « zéro déchet » en matière funéraire sont des arguments recevables, envisager la décomposition du corps de l’être cher peut être un frein, voire un tabou.

A cela s’ajoutent les craintes relatives aux préoccupations sanitaires : la désagrégation d’un organisme malade ou contenant des substances toxiques sera nuisible à l’environnement.

L’humusation doit donc, avant d’être mise en pratique, être reconnue par les autorités et bénéficier d’un cadre légal.

  • En France, la question a été soulevée en 2016 au Sénat, qui a préconisé d’approfondir la réflexion autour de ce sujet. En effet, le droit français prônant le respect, l’intégrité et la dignité du corps humain même après sa mort, il existerait un vide juridique pour qualifier les particules issues du procédé d’humusation. Le Conseil National des Opérations Funéraires (CNOF) est chargé de cette étude.
  • En Belgique, quelques expérimentations menées sur des animaux (des porcs, dont l’ADN est proche de celui de l’humain) n’ont pas permis aux instances wallonnes de se positionner en faveur de cette pratique. Face à ce refus, les partisans de l’humusation dénoncent des expériences menées au détriment de leurs recommandations en matière de compostage.

 

L’idée fait cependant son chemin : pétition en ligne, articles de presse, prise de parole de célébrités, l’humusation continue d’interroger nos pratiques funéraires. Dans une démarche mettant les funérailles écologiques au premier plan, nul doute que le débat autour de l’humusation est loin d’être enterré.

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