Le mot sépulture désigne aussi bien l’acte de mettre en terre que le lieu d’inhumation du corps. Ce rite funéraire ancestral signe notre condition d’humain : depuis toujours, l’homme enterre ses morts et leur rend hommage.
Comprendre l’histoire des sépultures
La pratique de la sépulture est intimement liée à l’histoire de l’Humanité. Les premières sépultures retrouvées datent de 100 000 ans ! L’étude archéologique des sépultures renseigne sur les pratiques des différentes sociétés, sur leur état de progrès, sur leurs coutumes religieuses et sociétales.
Pour les archéologues, la découverte d’un squelette fossilisé ne suffit pas à qualifier la sépulture : il faut que l’inhumation du corps ait été volontaire, c’est-à-dire que la dépouille mortelle ait été placée de manière anatomique, à l’abri des charognards et préservée de l’éparpillement des os. D’autres indices prouvent l’état de sépulture : le corps peut avoir été recouvert d’une matière autre que la terre d’ensevelissement ou peut être entouré de divers objets établissant un rite funéraire (outils, animaux, offrandes).
Au fil des millénaires, si la façon d’inhumer varie (au contact avec la terre, dans un linceul, dans un sarcophage ou un cercueil), la sépulture reste le lieu symbolique du dernier repos. Individuelle, familiale ou collective, elle porte l’empreinte de l’histoire des hommes.
Les différentes sépultures
Le type de sépulture reflète l’évolution des époques et des sociétés.
- La tombe : elle désigne classiquement le lieu d’inhumation du corps, matérialisé par une stèle ou une pierre tombale. Etablies à l’origine près du foyer familial et par la suite proches des églises, les tombes sont aujourd’hui situées principalement dans les cimetières, sur des emplacements dédiés appelés concessions funéraires.
Sur chaque concession sera creusé dans le sol un espace accueillant un caveau – plus rarement un enfeu ou une fausse case – où sera inhumé le défunt. C’est sur cet emplacement que sera érigé le monument funéraire, ouvrage de granit indiquant la sépulture.
-> On emploie le terme de tombeau ou de sépulcre lorsque le monument funéraire est isolé et abrite les restes d’un personnage illustre.
- La sépulture cinéraire : aujourd’hui en France, plus d’un tiers des décès donnent lieu à incinération. Conformément aux dernières volontés du défunt ou à défaut suivant le choix des proches, les cendres seront conservées ou dispersées.
-> La conservation des cendres : l’urne contenant les cendres peut être inhumée dans le caveau familial ou déposée dans une sépulture spécifique : le monument cinéraire. Celui-ci, de taille inférieure à une pierre tombale classique, recouvre une cavurne (petit caveau de béton pouvant accueillir une ou plusieurs urnes funéraires).
Les cimetières comprennent des monuments cinéraires collectifs appelés columbariums : ces ouvrages hors sol contiennent plusieurs niches destinées au dépôt des urnes.
-> Quelle sépulture au cas de dispersion ? Les cendres peuvent être dispersées dans la nature (hors cours d’eau, voie publique et lieux publics) mais aussi dans un lieu dédié au sein d’un cimetière, nommé « Jardin du souvenir ». Ce lieu commémoratif symbolise alors la sépulture.
- Les sépultures paysagères : le goût du naturel et le souci de préservation de l’environnement favorisent de nos jours le développement des sépultures paysagères. De facture épurée, ces tombes sont recouvertes d’un jardin fleuri en lieu et place d’un ouvrage funéraire. On trouve des tombes végétalisées dans les cimetières mais aussi dans les jardins funéraires (cimetières paysagers caractérisés par une prépondérance du végétal).
Le cas des sépultures de guerre
Les autorités peuvent prévoir d’inhumer en un même lieu les victimes de guerre : militaires français et alliés morts au court d’opération ou civils français décédés du fait d’un acte de guerre.
Dans ces nécropoles nationales, chaque sépulture est semblable, dans une forme dépouillée (stèle ou simple croix) où seuls figurent les noms et dates de naissance et de décès des défunts. L’ensemble forme un cimetière militaire. Le terme s’emploie aussi par extension pour qualifier un lieu ou un site comportant des dépouilles mortelles de soldats laissées en l’état (champ de bataille de la Première Guerre Mondiale, navire coulé par l’ennemi, etc.).
Un cimetière civil peut aussi comporter un carré militaire regroupant les sépultures de soldats morts au combat.
Comment retrouver la sépulture d’une personne ?
Si vous connaissez le lieu – et encore mieux la date – de décès de la personne, vous pouvez vous adresser à la mairie du lieu du décès qui vous indiquera si le corps a été inhumé dans la commune. A défaut, la mairie vous indiquera le lieu du dernier domicile du défunt pour effectuer une recherche similaire.
Une fois la commune d’inhumation identifiée, les services municipaux en charge de la gestion du cimetière vous donneront les coordonnées géographiques de la sépulture (allée et numéro de tombe).
Si vous n’avez aucune information relative au décès de la personne, sachez que sur internet, nombre de sites privés proposent un inventaire des cimetières (Cimetières de France, GeneaNet, CimGenWeb, GeneaService). Il faut toutefois savoir que la plupart de ces sites sont gratuits et sont alimentés de manière bénévole et aléatoire par les internautes (sauf le site GeneaService, qui est payant) ; la recherche peut donc ne pas aboutir si la tombe du défunt recherché n’a pas été répertoriée.
Le cas des sépultures abandonnées
En France, les titulaires d’une concession funéraire ont l’obligation d’entretenir la tombe. Lorsqu’une sépulture n’a pas été entretenue depuis plus de 30 ans ou que la concession n’a pas été renouvelée, la commune en charge du cimetière peut prononcer l’état d’abandon de la sépulture. La mairie est alors en droit, au terme d’une procédure rigoureuse, de faire exhumer les restes du ou des défunts (qui seront placés dans un ossuaire ou incinérés), de démanteler le monument funéraire et de reprendre l’emplacement pour le réattribuer.